La mare naturelle : un trésor de biodiversité !

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse s’allongent et deviennent de plus en plus fréquentes, les nappes phréatiques s’amenuisent ou ont de plus en plus de mal à se maintenir à niveau. Pas si loin de chez nous, dans le sud des Pyrénées il n’avait plus plu depuis près d’un an…
En conséquence, les zones humides s’amenuisent et avec elles c’est toute une mosaïque de biodiversité qui est menacée. Milieu de vie indispensable pour certains,  source de nourriture pour d’autres, les interactions qui s’y jouent vont bien au-delà de la vie aquatique.
Des insectes adultes, une fois sortis de leur métamorphose dans l’eau, servent de nourriture aux chauves-souris, oiseaux, araignées,…  Les amphibiens quant à eux vont réguler les populations d’insectes, limaces et autres invertébrés mais peuvent aussi faire l’affaire des hérons ! Les relations entre toutes ces espèces qui se mangent entre elles tissent ce que l’on appelle un réseau trophique, qui peut donc s’étendre bien au-delà de la mare.

Dans nos paysages soumis à des changements environnementaux très rapides, un réseau de mares favorisant le maintien, la dispersion, le brassage génétique de nombreuses espèces qui en dépendent, semble donc fondamental et prend une large part aux solutions de la perte de biodiversité et d’habitats pour la faune et la flore de nos régions.

Creuser une mare dans son jardin c’est s’assurer de donner un fameux coup de pouce à la biodiversité et de faire de très belles observations pour le plaisir des petits comme des grands !

Quelques petits conseils sont néanmoins à prendre en compte si vous vous lancez :

  • la mare ne doit pas être creusée trop près des arbres afin d’éviter un envasement trop rapide à causes des feuilles mortes qui peuvent s’y accumuler
  • les berges ne doivent pas être abruptes afin de ne pas piéger les batraciens qui visiteront ou se reproduiront dans votre mare. Par ailleurs, la flore s’y développera en fonction de la profondeur nécessaire à leur enracinement sous l’eau. Deux ou trois paliers seront un plus.
  • l’endroit le plus profond sera de 80 cm à 1 m minimum afin de laisser à cet endroit un minimum d’eau libre en cas de gel et ainsi permettre d’abriter la faune aquatique dans la vase en hiver. Une petite plage très peu profonde permettra aux oiseaux de venir y faire leur toilette indispensable pour leur santé et leur bien-être et leur servira aussi d’abreuvoir
  • une bâche en PVC de bonne qualité, suffisamment épaisse est le revêtement le plus simple et le moins onéreux. Il sera placé sur une couche de géotextile d’autant plus si le terrain est rocailleux
  • ne remplissez pas votre mare avec de l’eau courante, trop riche en minéraux, mais comptez plutôt sur l’eau de pluie ou celle de vos citernes de récupération d’eau de pluie
  • attention aux plantes que vous serez tenté d’y installer. Certaines vendues en jardinerie peuvent être rapidement envahissantes et sont généralement des espèces exotiques. Préférez les plantes indigènes. Les voisins qui se seront déjà lancés dans l’aventure se feront un plaisir de partager quelques plantes lors du nettoyage de printemps ou d’automne !
  • les berges et les rives de la mare sont également très importantes et bénéficient d’un biotope très particulier. Des berges sauvages et laissées en friche seront un plus pour la faune.
  • n’introduisez aucun animal ni de ponte dans votre mare, les batraciens et leurs œufs sont protégés par la loi, ils ne peuvent pas être déplacés et viendront naturellement avec un peu de patience ! Les poissons quant à eux sont de redoutables prédateurs et risquent tôt ou tard de faire l’affaire du héron…
  • Vous avez peur d’être envahis de moustiques ? Au contraire, les prédateurs auront vite fait de s’y développer et de réguler les populations de ces insectes.
  • Enfin attention aux enfants en bas-âge, mieux vaut attendre quelques années plutôt que de risquer des accidents qui sont malheureusement chaque année à déplorer.

Décidés de vous lancer dans l’aventure ?

Un peu d’huile de bras, de la patience (il faut généralement 3 ans pour qu’une mare naturelle soit équilibrée), un peu d’entretien au printemps et/ou en automne mais la promesse d’avoir un jardin qui grouille de vie !

Des conseils, des observations, n’hésitez pas à me contacter.

Monique
moniquehars@yahoo.fr

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