La mare naturelle : un trésor de biodiversité !

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse s’allongent et deviennent de plus en plus fréquentes, les nappes phréatiques s’amenuisent ou ont de plus en plus de mal à se maintenir à niveau. Pas si loin de chez nous, dans le sud des Pyrénées il n’avait plus plu depuis près d’un an…
En conséquence, les zones humides s’amenuisent et avec elles c’est toute une mosaïque de biodiversité qui est menacée. Milieu de vie indispensable pour certains,  source de nourriture pour d’autres, les interactions qui s’y jouent vont bien au-delà de la vie aquatique.
Des insectes adultes, une fois sortis de leur métamorphose dans l’eau, servent de nourriture aux chauves-souris, oiseaux, araignées,…  Les amphibiens quant à eux vont réguler les populations d’insectes, limaces et autres invertébrés mais peuvent aussi faire l’affaire des hérons ! Les relations entre toutes ces espèces qui se mangent entre elles tissent ce que l’on appelle un réseau trophique, qui peut donc s’étendre bien au-delà de la mare.

Dans nos paysages soumis à des changements environnementaux très rapides, un réseau de mares favorisant le maintien, la dispersion, le brassage génétique de nombreuses espèces qui en dépendent, semble donc fondamental et prend une large part aux solutions de la perte de biodiversité et d’habitats pour la faune et la flore de nos régions.

Creuser une mare dans son jardin c’est s’assurer de donner un fameux coup de pouce à la biodiversité et de faire de très belles observations pour le plaisir des petits comme des grands !

Quelques petits conseils sont néanmoins à prendre en compte si vous vous lancez :

  • la mare ne doit pas être creusée trop près des arbres afin d’éviter un envasement trop rapide à causes des feuilles mortes qui peuvent s’y accumuler
  • les berges ne doivent pas être abruptes afin de ne pas piéger les batraciens qui visiteront ou se reproduiront dans votre mare. Par ailleurs, la flore s’y développera en fonction de la profondeur nécessaire à leur enracinement sous l’eau. Deux ou trois paliers seront un plus.
  • l’endroit le plus profond sera de 80 cm à 1 m minimum afin de laisser à cet endroit un minimum d’eau libre en cas de gel et ainsi permettre d’abriter la faune aquatique dans la vase en hiver. Une petite plage très peu profonde permettra aux oiseaux de venir y faire leur toilette indispensable pour leur santé et leur bien-être et leur servira aussi d’abreuvoir
  • une bâche en PVC de bonne qualité, suffisamment épaisse est le revêtement le plus simple et le moins onéreux. Il sera placé sur une couche de géotextile d’autant plus si le terrain est rocailleux
  • ne remplissez pas votre mare avec de l’eau courante, trop riche en minéraux, mais comptez plutôt sur l’eau de pluie ou celle de vos citernes de récupération d’eau de pluie
  • attention aux plantes que vous serez tenté d’y installer. Certaines vendues en jardinerie peuvent être rapidement envahissantes et sont généralement des espèces exotiques. Préférez les plantes indigènes. Les voisins qui se seront déjà lancés dans l’aventure se feront un plaisir de partager quelques plantes lors du nettoyage de printemps ou d’automne !
  • les berges et les rives de la mare sont également très importantes et bénéficient d’un biotope très particulier. Des berges sauvages et laissées en friche seront un plus pour la faune.
  • n’introduisez aucun animal ni de ponte dans votre mare, les batraciens et leurs œufs sont protégés par la loi, ils ne peuvent pas être déplacés et viendront naturellement avec un peu de patience ! Les poissons quant à eux sont de redoutables prédateurs et risquent tôt ou tard de faire l’affaire du héron…
  • Vous avez peur d’être envahis de moustiques ? Au contraire, les prédateurs auront vite fait de s’y développer et de réguler les populations de ces insectes.
  • Enfin attention aux enfants en bas-âge, mieux vaut attendre quelques années plutôt que de risquer des accidents qui sont malheureusement chaque année à déplorer.

Décidés de vous lancer dans l’aventure ?

Un peu d’huile de bras, de la patience (il faut généralement 3 ans pour qu’une mare naturelle soit équilibrée), un peu d’entretien au printemps et/ou en automne mais la promesse d’avoir un jardin qui grouille de vie !

Des conseils, des observations, n’hésitez pas à me contacter.

Monique
moniquehars@yahoo.fr

Notre Ban-Eik

La commune a décidé de soutenir les citoyens qui s’engagent dans leur quartier autour de projets durables.
Nous avons décidé de profiter de cette aubaine et avons mis sur pied le projet  “Onze/notre Ban-Eik”.

Nous voulons que le quartier du Ban-Eik devienne un modèle de biodiversité et de vivre-ensemble endéans les 3 ans.
Nous commencerons par le réaménagement de l’esplanade située devant l’immeuble du 4 champ du Soleil.
Une architecte de jardin et spécialiste de la biodiversité a dessiné avec nous cet aménagement.
Nous imaginons faire de cet espace un lieu de rencontre et de tranquillité où la nature, ses fleurs et ses fruits retrouveront leur place.
Nous voulons surtout que les habitants du quartier soient acteurs de ce projet depuis la conception jusqu’à la réalisation et l’entretien.

Vous aimez ce projet ?
Aidez-nous à obtenir un subside de 4.500 € en votant pour “Onze/Notre Ban-Eik” sur le site de la commune.

Vous souhaitez faire partie de notre comité de quartier ?  Connaître nos activités ?
Ecrivez à wo.baneik@gmail.com

Pour en savoir plus sur notre projet en vidéo:

Français
Nederlands

Merci de votre soutien.
Anne Vandendries

Je suis un moineau lanceur d’alerte !

(C) Photo Pierre De Neve

Je suis un moineau domestique parisien ou bruxellois et on ne me voit presque plus ici ou là-bas. Dans les villes européennes, environ 3 moineaux sur 4 ont disparu au cours de ces vingt dernières années. Mes congénères disparaissent à des rythmes effrénés également dans les autres grandes villes de Londres jusqu’en Inde.  Précisons qu’il demeure des zones où les colonies locales de moineaux se portent bien mais pour combien de temps encore ? Voyez en Suisse où les populations semblent stables (voir ici et ici).

Pourquoi sommes-nous amenés à disparaître dans certains lieux où nous étions si présents autrefois ?
Vous nous avez donné ce nom (moineau domestique) car nous avons décidé, il y a 2.000 ans, de vivre proche de vous. Si nous avons co-évolué auprès de vous ce n’est pas que nous sommes « domesticables » mais bien qu’on a su profiter de votre présence pour obtenir le gîte et le couvert facilement, et ce pendant des siècles. Une fabuleuse histoire de cohabitation mais qui est devenue particulièrement houleuse depuis une cinquantaine d’années … En effet, vous aménagez “votre” environnement (vos villes, vos campagnes, et même vos jardins) sans penser, ni à nous, ni au reste de la faune sauvage.  Nous ne trouvons plus d’endroit pour nous reproduire en sécurité, plus de ressources alimentaires suffisantes pour subsister à l’hiver. Les trous dans vos bâtisses qu’on utilisait pendant des siècles pour nicher sont rebouchés, les façades et la toiture sont rénovées, isolées ne nos laissant aucun abri …

L’agriculture intensive de son côté participe à grande échelle à la raréfaction des bocages, des prairies fleuries, des zones en jachère, des insectes, et de la diversité des plantes sauvages qui nous sont propices.  Les jardins où la tondeuse est l’outil principal font disparaître les graines sauvages diversifiées qu’on a besoin pour passer l’hiver, cette même tondeuse part à la guerre contre les hautes herbes au printemps et l’été ce qui empêche les sauterelles, les chenilles, larves et araignées de se développer. C’est pourtant ces même insectes dont nous avons besoin pour nourrir nos oisillons… 
Les haies monospécifiques (thuyas, lauriers, bambous,…) et de plantes exotiques sont une catastrophe pour nous, alors que dans la haie diversifiée d’essences locales nous trouvions une quantité incroyable d’insectes, de lieux refuge anti prédateurs (prunelier, houx, aubépines, ronciers,..) et de lieux pour passer l’hiver (lierres et autres persistants).

En plus de la dégradation des lieux de nourrissage nous devons faire face à la malbouffe croissante dans vos villes, vos gares, vos fast food, dont nous récupérons les miettes qui nous empoisonnent à petit feu. Dans vos champs ce sont les biocides (pesticides, insecticides, fongicides, herbicides) qui nous contaminent et accélèrent notre déclin.  La pollution de l’air et de l’eau de vos grandes villes n’arrangent pas les choses, et la méconnaissance de nos besoins transforment même vos bonnes intentions en piège pour nous ou nos oisillons (alimentation au pain, boules de graisse de mauvaise qualité, mangeoires remplies à l’année, tentatives de sauvetage d’oisillon sans précaution et connaissances, nichoirs non adaptés, mal orientés etc.)

Alors comment nous aider efficacement, facilement, et gratuitement ?  Avant tout en changeant votre regard sur nous : en faisant preuve de tolérance et d’un peu d’intérêt à notre égard.  A croire que parce que nous étions si communs nous sommes devenus sans intérêt, sans valeur. Et pourtant nous avons tant de choses en commun avec vos modes de vie et vos préoccupations actuelles !

Aidez-nous en nous proposant des lieux de nidification :  Faites-nous une place sous votre toiture  ( il existe des tuiles adaptées à l’isolation), dans votre grange, car-port, et si nos fientes vous dérangent comme celles des hirondelles, placez simplement une planchette en bois sous notre nid et le tour est joué, ou placez-nous un nichoir !  On utilise très volontiers les nichoirs que vous nous proposerez, pour peu qu’ils soient bien conçus et bien installés ! Ils nous permettent d’élever nos petits sans être victimes de prédation et d’intempéries (plans adaptés) .

Nous vivons en colonies alors installez plusieurs nichoirs à côté les uns des autres ou installez un “hôtel à moineaux” avec chacun son trou d’envol et sa zone de nidification.

Soutenez le projet « Réaccueillons les moineaux à Wezembeek Oppem ». Votez entre le 1er et le 31 septembre 2022 et, si le projet est plébiscité par les Wezembeekois,  recevez un nichoir à trois places ! Voir Budget Citoyen .

Aidez-nous en proposant des ressources alimentaires naturelles toute l’année : Vous l’avez compris on adore les haies denses et variées, les arbustes, buissons denses pour dormir, se mettre à l’abri des prédateurs, et se nourrir : des haies de pruneliers, aubépines, sureaux, chèvrefeuilles, troènes, houx, fusain d’Europe, rosiers sauvage etc.
Bien que nous vivions jusque dans vos villes, nous sommes dépendants des végétaux comme tout animal sauvage, alors végétalisez votre jardin, votre balcon, votre terrasse, et diversifiez les essences !
Laissez le lierre grimper sur vos arbres, on adore s’y retrouver, l’utiliser comme protection contre les intempéries ! En plus il fournit des fleurs tardives pour les pollinisateurs et des baies l’hiver.

Créez-nous une zone sauvage au jardin, laissez les herbes hautes s’exprimer, une zone de jachère de fleurs sauvages, ça favorisera les insectes nécessaires à nos petits pour grandir. Les papillons et pollinisateurs vous remercieront par leur présence. En plus de laisser les plantes sauvages spontanées dans un coin du jardin, vous pouvez aussi planter des céréales sauvages (graminées) ou cultivées, et des plantes comme le mouron, le séneçon, le plantain. Si vous laissez vos herbes monter en graines, nous aurons en plus un repas l’hiver, bien plus varié que le tournesol (ce qui ne vous empêche pas d’en planter également, plutôt que d’acheter les graines.)
Si on trouve une zone de sable ou de terre à nue dans votre jardin on s’y rendra pour nous aider à nous déparasiter, et si vous nous aménagez un point d’eau, on vous émerveillera par les bains quotidiens dont on a besoin pour s’abreuver et pour entretenir notre plumage. Nous hésiterons, bien sûr, à nous installer si un chat rôde dans votre jardin, même s’il semble sympathique, il reste un de nos plus grands ennemis.

Aidez-nous en discutant autour de vous des bonnes pratiques pour nous accueillir dans vos jardins, vos villes et vos villages ! Un groupe « Moineaux citoyens » s’est créé à Wezembeek et à Kraainem (moineaux1950.1970@gmail.com) et Tous les groupes Moineaux Citoyens. Il y a aussi la page FaceBook.

Merci pour votre lecture et pour votre aide !
Annick Pingaut

Les arbres : un modèle de résilience !

Rédigé par Monique Hars

Imposants, résistants, presqu’immortels à nos yeux, ces êtres familiers ont traversé les traumatismes du temps depuis leur apparition sur terre il y a 350 millions d’années. Formidables pompes à CO2 atmosphérique,  qu’ils concentrent dans leur bois, les arbres sont des points d’entrée imposants du carbone dans les réseaux trophiques, et constituent en cela des éléments-clés du fonctionnement de toute une communauté d’êtres vivants, au-dessus et dans le sol.
Les arbres sont bien plus que de simples éléments du paysage et bien plus que des « plantes » comme nous l’entendons : ils grouillent de vie ! De plus en plus de recherches nous dévoilent leur incroyable complexité, leur rôle essentiel dans les écosystèmes, et les secrets de leur résilience.

Ils se débrouillent tout seuls.

Leur plus grand atout : une centrale solaire en guise de couvre-chef ! Grâce à leurs feuilles vertes (véritables panneaux photovoltaïques capables de transformer l’énergie solaire en énergie chimique), au CO2 de l’atmosphère qu’elles absorbent et à l’eau puisée dans le sol par leurs racines, les arbres peuvent fabriquer des sucres par la photosynthèse. Ces sucres servent ensuite de base à la synthèse de tout ce dont ils ont besoin pour vivre et grandir, et au passage libérer l’O2 essentiel pour la vie sur terre. Comme toutes les plantes, ils peuvent donc, seuls et grâce à la photosynthèse, fabriquer de l’organique à partir du minéral.

« L’union fait la force ! »

Ce n’est pas tout ! Très tôt dans leur évolution, les arbres, plutôt que de se focaliser sur la compétition, ont préféré la coopération.
Ils marient par exemple leurs racines avec des champignons. Cet union est intime : en symbiose,  ils ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre et forment ce qu’on appelle des « mycorhizes ». Ces champignons, dont les « chapeaux » ne représentent qu’une infime partie, sont capables de développer leurs réseaux d’hyphes souterrains en s’insinuant dans les moindres interstices du sol afin d’y puiser l’eau, l’azote et le phosphore indispensables à la croissance et à la survie de leurs « époux ». Ces champignons sont de précieux auxiliaires pour les arbres car ils leur permettent d’augmenter leur surface d’absorption par mille (!) et agissent comme des gardes du corps, en les protégeant contre la déshydratation, en séquestrant les substances toxiques, et en fournissant des antiseptiques nécessaires. En échange, l’arbre leur apporte les sucres qu’ils ne peuvent fabriquer eux même : 20% de la quantité des sucres synthétisés par photosynthèse leur est ainsi consacré.
Certaines essences, comme les hêtres, sont de véritables Don Juan, unissant leurs racines avec jusqu’à une centaine d’espèces de champignons différentes ! Chaque espèce aurait une fonction particulière par le biais d’échange de molécules de l’un à l’autre.
D’autres êtres vivants, encore bien plus petits, viennent se mêler dans ces couples arbres-champignons : des bactéries. Ce microbiote, d’une diversité extraordinaire (et  bien supérieure à celle de notre intestin), parfaitement spécifique et adapté au milieu et à l’environnement, interagit avec l’arbre et ses champignons afin de lui procurer médications et éléments nutritifs. Ce « mariage à trois » forme donc une communauté très complexe mais parfaitement fonctionnelle et capable de s’adapter à son environnement. Cela étant, pour assurer la pérennité de son espèce, l’arbre doit se reproduire, c’est-à-dire assurer la fécondation de ses fleurs et la dispersion des fruits et des graines qui vont être engendrés. Là encore, outre le vent, certains ont signé un pacte avec d’autres organismes vivants : des insectes butineurs, qu’ils attirent en échange de quelques « douceurs », ou encore des oiseaux, qui serviront de transporteurs de fruits et de graines et seront nourris en guise de récompense. 

Des réseaux sociaux utilisés à bon escient

Les arbres sont-ils des êtres « sociaux » ? Peut-être bien : on sait aujourd’hui qu’au sein d’une forêt, des connexions se créent entre les mycorhizes par fusion d’hyphes, même d’espèces différentes. Un seul champignon peut ainsi interconnecter jusqu‘à 19 arbres ! Le sol d’une forêt réalise alors un gigantesque réseau, qui a été baptisé le « Wood Wide Web ». Un arbre peut-il donc en nourrir un autre plus démuni via ce réseau ? Des expériences réalisées en présence de carbone radioactif ont démontré qu’il y a bien passage de carbone d’un arbre à l’autre, mais qui ne constituerait pas une source de nourriture suffisante pour subvenir aux besoins d’un arbre moins chanceux. Ces échanges de substances carbonées ne seraient alors qu’informatifs,  une forme de « papotage » entre voisins !

Même abattu, il ne se laisse pas abattre !

Les arbres peuvent compter sur la « totipotence » de leurs cellules : les cellules souches contenues dans chaque bourgeon et à l’apex de chaque pointe racinaire sont de véritables trésors capables de se différencier en n’importe quelle cellule adulte constitutive de l’arbre tandis que les cellules adultes, elles, ont la capacité de redevenir jeunes en se dédifférenciant !
Pour la souche d’un arbre abattu, plusieurs scénarios sont possibles, en fonction des essences. Pour le châtaignier, le hêtre, le marronnier et d’autres, une cépée repoussera en périphérie grâce à ce pouvoir incroyable de dédifférenciation de certaines cellules du bourrelet cicatriciel. Pour d’autres, des « drageons » se formeront sur les racines laissant alors apparaître de nouveaux troncs ! Enfin, certains résineux pourront compter sur une forme  de solidarité de la part de ses voisins : c’est, en effet, un véritable couvercle de liège qui va recouvrir le moignon du tronc abattu, et cette « souche sarcophage » restera vivante grâce aux connexions de ses racines avec celles de ces voisins !

Une armée qui recrute

Grâce à l’intelligence artificielle et aux images satellites, des chercheurs de l’université de Zurich ont estimé le nombre d’arbres actuellement sur terre à 3 040 milliards, répartis en plus de 60 000 essences différentes ! Des chiffres qui donnent le tournis, bien que ces mêmes chercheurs estiment que la Terre a perdu la moitié de sa couverture forestière depuis 12 000 ans, suite à l’émergence de l’agriculture et de l’urbanisation. Ces deux causes majeures de déforestation font encore actuellement disparaître 15 milliards d’arbres chaque année.
Cependant, ces mêmes chercheurs estiment qu’il y aurait encore de la place pour 1200 milliards d’arbres sur notre Terre, ce qui pourrait réaliser une absorption de 200 gigatonnes de CO2, c’est-à-dire pas moins des 2/3 de nos dégagements actuels de CO2. Peut-être seront-ils nos meilleurs alliés pour sauver notre planète !

La sécheresse : leur plus grand défi

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse s’enchaînent les unes après les autres depuis cette dernière décennie… Or, pour l’arbre, l’eau est un besoin vital, nécessaire pour assurer sa photosynthèse. C’est par ses feuilles, qui évaporent et transpirent, que l’arbre « tire » l’eau depuis ses racines.
Certaines essences sont déjà bien adaptées et tolérantes par nature aux restrictions hydriques : feuilles étroites, cuticules épaisses, évitant ainsi de trop « transpirer », développement d’une force de succion racinaire plus importante, etc. Pour d’autres, cela reste un défi majeur car le plus gros risque pour un arbre lorsqu’il a soif, c’est ce que l’on appelle la « cavitation » : embolies gazeuses au sein de leurs vaisseaux conducteurs de sève brute. Imaginez ce qui se passe lorsqu’on termine une boisson en buvant à la paille : s’il n’y a plus de liquide ou si on tire trop fort, celle-ci se « racrapote ». Similairement, en période de grande sécheresse, les vaisseaux qui assurent la montée de la sève brute s’embolisent et se rétrécissent dans les branches et c’est la mort assurée par assèchement… Pour qu’ils puissent survivre au réchauffement climatique, les arbres devront donc améliorer leur résistance à la cavitation, ce dont ils semblent être capables en modifiant l’anatomie du bois qu’ils fabriquent. Mais les processus d’adaptation aux contraintes du milieu sont souvent très longs, tandis que le réchauffement de notre climat va vite et que le temps presse ! Il faudra donc sans doute compter sur un autre de leurs atouts : l’immense diversité génétique de nos forêts…

  

Parc de Tervuren, non loin du “dolmen”, un beau jour de septembre 2021…

Où sont passés nos moineaux ?

Le moineau est probablement  l’oiseau qui vous a été le plus familier, du moins si vous avez un certain âge car pour les jeunes générations il ne l’est plus autant ! Exemple type d’une coévolution avec l’homme, leurs inlassables gazouillements, leur présence parcourant sans relâche le sol, les tables, les terrasses à la recherche d’une miette de pain, passaient pratiquement inaperçus tant ils nous étaient communs. Et pourtant actuellement leurs populations ne se portent vraiment pas bien…
Mais que leur est-il arrivé ?

Un peu d’histoire…

Il y a 10 000 ans, les hommes passaient d’un statut de chasseur-cueilleur à celui d’agriculteur. Les cultures de céréales, principales sources de nourritures des moineaux, et les greniers à grain leur offraient toute l’année sources de nourriture et sites de nidification. Le moineau se développa en oiseau sédentaire et commensal de l’homme et l’accompagna lorsqu’il bâtit des villes.
Bien plus tard avec l’apparition de l’automobile et la disparition progressive des chevaux et des attelages dans les rues, les moineaux perdirent dès lors une importante source de nourriture, les graines contenues dans les crottins de chevaux et celles qui tombaient de leurs musettes. Les jeunes moineaux durent aussi apprendre à connaître les dangers du trafic automobile.
Après un rétablissement de leurs populations jusque dans les années 70 puis une stabilisation dans les années 80, une chute vertigineuse est enregistrée depuis les années 2000 dans toutes les villes européennes.

La faute à quoi ?

Plusieurs facteurs sont pointés du doigt :

  • la surabondance d’un autre ami de l’homme mais grand ennemi de nos moineaux : les chats
  • le manque de possibilité de nidification pour ces petits pierrots cavernicoles : l’architecture hermétique de nos maisons est peu accueillante pour nos moineaux
  • les pesticides et la diminution de la quantité d’insectes disponibles et pourtant indispensable à la survie des jeunes oisillons au début de leur croissance
  • les jardins trop bien entretenus, aux pelouses stériles sans graines sauvages, leur principale source de nourriture, sans arbustes ni haies refuges afin d’échapper aux nombreux prédateurs
  • la pollution liée à la densité du trafic routier qui affecte les populations d’insectes et directement ou indirectement les moineaux (et pas que….)
  • et sans doute encore beaucoup d’autres facteurs liés à notre mode de vie…

Vous l’aurez compris le déclin de nos petits piafs n’est probablement qu’un exemple parmi tant d’autres qui nous rappelle que notre qualité de vie est en danger !

Un projet en vue dans votre commune…

Des GMC (Groupe Moineau Citoyen) se sont déjà mis en place dans pas moins de 12 communes en région Bruxelloise. Ils visent à accompagner les personnes intéressées dans la mise en œuvre d’une série de mesures favorables à l’expansion des colonies de moineaux (installation de mangeoires et de nichoirs, plantations adaptées, rénovation appropriée des façades, installation de poulaillers,…) et cela porte ses fruits !

Vous entendez régulièrement des moineaux près de chez vous ?
Vous êtes intéressé par ce projet ?
Faites-le nous savoir à l’adresse mail suivante : moineaux1950.1970@gmail.com.

Pour en apprendre davantage sur les moineaux : http://maisonecohuis.be/wp-content/uploads/2021/04/Cahier-moineaux-UL-web.pdf

[Vidéo] Les étangs de Vossem et ses canards

Voici quelques semaines, Monique Hars organisait une balade-nature en mode confinement aux étangs de Vossem (parc de Tervuren) pour nous y présenter quelques espèces de canards.

Heureusement, Isabel et la caméra de Benoît étaient là pour capter ce moment et vous en faire profiter.

Cette petite vidéo va rejoindre la toute jeune collection de clips WoK en Transition….Plus d’infos à suivre !

[Vidéo] Les balades confinées de Monique

Et non, ce n’est pas une blague ! Même en temps de confinement, Monique nous propose toujours ses balades en partageant avec nous ses photos et vidéos commentées via un groupe WhatsApp (bien pratique, mais ce serait sympa de passer à d’autres outils 😉  !).

Il suffit pour participer de contacter Monique Hars via WhatsApp et de lui demander d’être intégré.e au groupe “WoK Nature” dont elle est admin.

Vous y trouverez par exemple la petite vidéo ci-dessous.

Il annoncent le retour des beaux jours…

Alors que notre pays, notre ville, nos communes semblent endormis en cette période de confinement, Dame nature est là, fidèle au rendez-vous, elle s’éveille, égaie, nous émerveille, elle chante, elle bourdonne, elle se colore dans les jardins, les parcs, le long de nos trottoirs et apporte à qui veut bien l’observer un peu de baume au cœur…Alors prenez le temps d’écouter ce doux concert sur fond d’un silence peu coutumier, prenez le temps d’observer, de sentir et de savourer ses mille couleurs et tout oublier quelques instants seul ou en famille…

Gros plan sur un oiseau, une abeille et une fleur qui annoncent le retour du printemps.

Le pouillot véloce – Phylloscopus collybita

  • Poids : 6 à 9 g
  • Longueur : 11 cm
  • Envergure : 15 à 21 cm

« Tchif-tchaf, tchif-tchaf, … » oui c’est bien lui, il est de retour parmi nous après avoir passé plusieurs mois autour de la méditerranée, parfois même au sud du Sahara pour les plus aventuriers.

C’est un des premiers migrateurs à se faire entendre au début du printemps. Son chant monotone est celui que retient en premier l’ornithologue débutant.

On le surnomme « le compteur d’écus » par allusion au son métallique de ses notes bien détachées qui rappelle celui produit par des pièces entrechoquées.

Ce petit passereau un peu plus petit qu’un moineau et surtout plus fin, se reconnaît grâce à son plumage brun verdâtre avec le dessous pâle et son sourcil clair. Impossible par contre de faire la différence entre monsieur et madame si ce n’est qu’il n’y a que monsieur qui chante, ce qui est le cas de la plupart des oiseaux !

Appelé « Chiffchaff» dans la plupart des langues étrangères, en français son nom vernaculaire est le « pouillot véloce » ! Il a en effet la curieuse habitude de faire trembler ses ailes et d’abaisser la queue en changeant fréquemment de poste pour se nourrir et chanter.

Haies, bosquets, ronciers et grandes fougères sont ses abris de prédilection.

Ses repas sont essentiellement composés d’insectes mais ne dédaigne pas non plus quelques baies en automne afin de faire le plein d’énergie avant son départ dans ses aires d’hivernage.

Il apprécie faire son nid au pied des arbustes dans nos jardins, celui-ci est en forme de boule, constitué d’herbe, de mousse et de brindilles avec une petite entrée latérale. Evitons donc de faucher à ces endroits-là d’avril à juillet si nous voulons accueillir ce petit piaf dans notre jardin !

L’osmie rousse – Osmia bicornis

En ce début de printemps, observez bien les nichoirs à insectes et vous assisterez au ballet incessant de belles petites abeilles rousses et poilues, ce sont des osmies, les premières abeilles solitaires à se montrer après une métamorphose de plusieurs mois qui avait débutée au printemps passé. N’ayez crainte, elles ne sont pas du tout agressives. Vous distinguerez facilement les mâles grâce à la petite touffe de poils blancs qu’ils arborent entre leurs deux yeux. Les mâles adultes issus des œufs pondus en dernier lieu dans le nid en sortent les premiers et attendent patiemment les jeunes femelles. Celles-ci, à peine sorties se feront assaillir par les jeunes mâles. Ainsi fécondées, nos courageuses butineuses irons à la recherche de nouveaux nids pour y pondre leurs œufs, un à un, chacun dans une petite loge aménagée avec soin.

Et comme toutes bonnes mères elles assureront le couvert à chacune de leurs progénitures en tapissant le mur de chaque cellule d’un délicieux « pain de miel », mélange de nectar et de pollen récoltés dans la nature et qui pourra être grignoté par les jeunes larves et assurera leur métamorphose avant le printemps prochain.

La ponte terminée, l’orifice du nid sera fermé par un  bouchon de boue, parfois mélangé de petites pierres ou de petits morceaux de bois dans le cas de l’osmie des troncs.

Ces sympathiques petites abeilles, tout comme d’autres de leurs cousines solitaires, sont précieuses dès ce début de saison. Leur fourrure chargée de pollen, elles assureront la pollinisation de nombreuses fleurs dans notre jardin, notre verger et notre potager pour nous permettre de bonnes récoltes…

La ficaire – Ranunculus ficaria

Elle aurait pu s’appeler «  Etoile d’or » tant sa floraison est lumineuse et égaie nos sous-bois en ce début de printemps. Ses petites feuilles en forme de cœur reluisent au soleil.
De la famille des Renonculacées, elle forme de beaux tapis aux pieds de nos arbres et arbustes encore dégarnis de feuilles. 


Dépêchez-vous de l’observer car elle aura vite fait de boucler son cycle végétatif et disparaîtra en quelques semaines, privée de son ensoleillement nécessaire.

C’est pour elle une course contre la montre qui s’annonce. 

Elle devra assurer sa reproduction et constituer ses réserves le plus rapidement possible. Pour ce faire, de petites bulbilles vont se former à l’aisselle de ses feuilles et au niveau de ses racines. Ces petits renflements constitueront des réserves pour de futures petites plantules. Ces petites bulbilles, facile à observer, font penser à de petites figues pour certain , d’où son nom(ficus en latin) ou à des renflements hémorroïdaires pour les moins poétiques qui l’appellent alors « l’Herbe aux hémorroïdes ».

Comme toutes les renoncules elle peut être toxique et ne devrait être consommée que cuite et avec parcimonie. Elle est cependant riche en vitamine C et aurait servi, en son temps à lutter contre le scorbut.

Connaissez-vous le jeu avec lequel on se livre encore parfois avec les enfants ? L’idée est de savoir si oui ou non l’enfant aime le beurre. On prend une fleur de renoncule, par exemple une fleur de ficaire, bien ouverte on la place sous le menton de l’enfant. Si le jaune de la fleur se reflète sur sa peau, c’est qu’il aime le beurre ! En anglais d’ailleurs le bouton d’or se dit buttercup. Cela lui fera peut-être préférer une bonne tartine pour le goûter, au lieu de quelques biscuits industriels !

Belles observations à tous !

  Monique Hars

Aspect: Wa-ès-da?

L’ASPECT est l’acronyme de <<AdvieS en Participatieraad voor ECologische Transitie>> (ahwel merci!).

L’ASPECT est une organisation communale qui a pour but de conseiller le conseil communal sur la transition écologique et le développement durable (vous suivez toujours?): conseiller sur des questions posées directement par le conseil communal, soit sur des thématiques que le conseil s’approprie et pour lesquels ses membres développent une réflexion ou une proposition. L’ASPECT peut également engager un budget (modeste, c’est la commune) pour faire effectuer des études, mettre en place des actions, etc.

L’ASPECT s’articule autour d’un groupe de pilotage (citoyens élus pour un mandat de 6 ans) et de Groupes de travail, constitués d’experts externes (-> vous?), autour d’une thématique particulière liée à la transition. Aujourd’hui l’ASPECT dénombre les groupes suivants

  • Mobilité
  • Alimentation & Agriculture
  • Biodiversité
  • Climat
  • Milieux naturels & sociaux (en devenir)

Pour les groupes Mobilité et Climat, les réflexions sont déjà en cours pour contribuer respectivement au plan mobilité, et au “Klimaatactieplan”.

Le groupe de pilotage se réunit plusieurs fois par an pour passer en revue les propositions et les conclusions des Groupes de Travail. Une fois par an (au moins), l’Aspect est invité à présenter son bilan au Conseil Communal.

Un des aspects d’Aspect (dites-moi si j’exagère) est d’exploiter la disponibilité et les idées de ses membres en les combinant à la puissance de la machine communale.

L’intérêt principal de l’Aspect est d’intégrer les citoyens à contribuer à la transition climatique de leur entourage proche, càd leur commune. Dans cette optique, les groupes de travail rassemblent experts et volontaires autour de thèmes choisis pour pousser la réflexion, étudier les possibilités et formuler des recommandations.

Il est troublant de remarquer comme l’organisation de l’ASPECT est calquée sur celle du Mouvement de la Transition. Là où le Mouvement de WOK-en-Transition croît naturellement, aux grès des idées et des initiatives personnelles, et fait germer des activités de quartier, l’ASPECT rassemble des têtes pensantes autour de thématique bien définies et produit des analyses et recommandations à l’attention de nos élus communaux.  

En conclusion, si vous voulez contribuer à la transition écologique de votre commune, ou si vous voulez aider à faire avancer les idées; faites-nous signe pour intégrer comme expert l’un des groupes de travail. 

Marc & Céline

[Vidéo] Les balades en transition

Tous les mois, Monique Hars nous guide pour re-découvrir la nature qui nous entoure à Wezembeek-Oppem, Kraainem, et dans les environs.

Ces balades sont toujours l’occasion de parler de la faune et la flore, de biologie et de la façon dont nous nous intégrons dans les écosystèmes que nous côtoyons.

C’est souvent aussi l’occasion d’une animation pour les adultes ou les enfants, qu’il s’agisse de prendre des photos, de construire un tapis de feuilles, ou de placer des mangeoires pour les oiseaux (etc).

Cela vous inspire ? Vous voulez en savoir plus ? Voici une petite vidéo pour vous donner un aperçu :